La définition de canicule n’est pas mentionnée dans le Code du Travail. Or, elles sont à risque pour la santé des travailleurs. Quels sont vos droits ? Un droit de retrait ? Quelles sont les obligations des employeurs ? Que dit la loi ? En extérieur ? En alerte rouge ? Règlementation et précautions.
Au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés
Le Code du Travail ne mentionne pas de température maximale au-delà de laquelle il est possible d’exercer son droit de retrait. « Toutefois, au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés« , indique l’INRS sur son site internet. Dans les faits, un salarié pourrait exercer son droit de retrait s’il estime qu’il subit une situation de mise en danger et que son employeur n’a pas mis en place des mesures préventives. « On apprécie au cas par cas. Il faut voir si le salarié avait une bonne raison de l’exercer. Il devra rapporter la preuve du danger auquel il est exposé et prouver que son employeur n’a pas mis à sa disposition des mesures pour le protéger de l’ensoleillement, des hautes températures« , rappelle Me Rocheblave, toujours cité par Midi Libre.
La définition de canicule ou de fortes chaleurs n’est pas mentionnée dans le Code du Travail. « C’est une question de bon sens […] Il n’y a pas de disposition disant « à 28°C, à 30°C à 31°C ou à 32°C, vous devez faire ceci ou cela« , indique Me Éric Rocheblave, spécialiste en droit du travail, interviewé par Midi Libre le 16 juin 2022. Néanmoins, les employeurs ont une obligation de sécurité. Ils ne doivent pas mettre leurs salariés en danger. Ils sont donc dans l’obligation de prendre plusieurs précautions en cas de fortes chaleurs et épisodes caniculaires :
Les salariés qui travaillent à l’extérieur comme les jardiniers, les salariés du BTP, les ouvriers agricoles… peuvent être exposés en été à des contraintes thermiques fortes. Les employeurs doivent mettre en place certaines mesures :
► Mesures générales :
► Mesure en cas de vigilance rouge : le niveau 4 du Plan Canicule est activé quand Météo France place les départements en vigilance rouge. Il s’agit d’une mobilisation maximale qui correspond à une canicule avérée exceptionnelle, très intense et durable, avec l’apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs (sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des pompes funèbres, panne d’électricité, feux de forêts, nécessité d’aménagement du temps de travail ou d’arrêt de certaines activités…). Cette situation nécessite la mise en œuvre de mesures exceptionnelles. Il appartient à l’employeur, au titre de son obligation de sécurité, de procéder à une réévaluation quotidienne des risques encourus par chacun des salariés en fonction de la température et de son évolution en cours de journée ; de la nature des travaux devant être effectués, notamment en plein air ou dans des ambiances thermiques présentant déjà des températures élevées, ou comportant une charge physique ; de l‘âge et de l’état de santé des travailleurs. En plus des mesures générales préalablement citées :
Si l’évaluation fait apparaître que les mesures prises sont insuffisantes, notamment pour les travaux accomplis à une température très élevée et comportant une charge physique importante (travaux d’isolation en toiture ou de couverture, manutention répétée de charges lourdes…), l’employeur doit alors décider de l’arrêt des travaux.
Selon le ministère du Travail, le salarié qui constaterait qu’aucune disposition n’a été prise, considérerait que les mesures mises en œuvre apparaissent possiblement insuffisantes au regard des conditions climatiques constatées, se verrait opposer un refus par l’employeur quand ses demandes d’aménagement s’agissant de la mise à disposition d’eau fraîche et de locaux suffisamment aérés, serait fondé à saisir les services d’inspection du travail qui apprécieront si les circonstances climatiques et la situation dans laquelle il était placé justifiaient ou pas la mise en œuvre des dispositions prévues aux articles R. 4225-1 et suivants du code du travail. En fonction de la taille de l’établissement, le salarié dispose également de la possibilité de solliciter les représentants du personnel (CSE).